Les objets connectés ne se résument pas au dernier gadget branché. Derrière ce terme générique se cachent de multiples usages, et les plus prometteurs ne sont pas forcément les plus connus. Tour d’horizon de ce marché.
Médias et grand public emploient fréquemment les termes d’objet connecté et d’Internet des Objets comme s’ils étaient interchangeables. Pourtant, ces deux concepts ne renvoient pas tout à fait aux mêmes applications. Qu’est-ce qui différencie les deux domaines ? Quand parler de l’un plutôt que de l’autre ? Où en est le marché actuel, et quelles sont ses perspectives ? Voici quelques éclaircissements.
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Le grand public connaît surtout le terme d’objet connecté pour tous les smartphones, montres, bracelets, pèse-personnes et autres équipements du quotidien capables de se connecter à Internet. Cependant, ces objets courants ne représentent que la partie émergée de l’iceberg.
En réalité, le monde des objets connectés est bien plus vaste : il peut s’agir d’une simple puce RFID, utilisée pour stocker un identifiant ; d’une valve sur un réseau de distribution d’eau capable d’analyser en continu la pression et le débit ; d’un boîtier installé dans un bureau pour savoir quand celui-ci est occupé ; de machines sur une ligne de production équipées de systèmes pour prévenir les pannes ; d’un compteur électrique accessible à distance ou même d’un dispositif de pilotage par GPS embarqué dans un tracteur.
Le terme d’objet connecté désigne en pratique n’importe quel dispositif capable d’émettre et/ou de recevoir des données par le biais d’un réseau sans fil, hormis les équipements informatiques classiques : ordinateurs, routeurs et systèmes associés.
Pour cela, l’objet est le plus souvent doté de capteurs (à quelques exceptions près, comme les puces RFID) et d’un système pour se connecter à un réseau, généralement sous la forme d’un émetteur-récepteur.
Afin de se connecter, ces objets utilisent différents types de réseaux : tout le monde connaît le Wi-Fi, le Bluetooth et les réseaux cellulaires mobiles de type 4G ou 5G, mais il en existe bien d’autres, notamment les réseaux longue portée à basse consommation, ou LPWAN (Low Power Wide Area Network). Parmi ces derniers figure notamment celui de Sigfox ou le LoRaWAN, deux technologies nées en France. Pour en apprendre davantage, vous pouvez également lire notre article Les différents réseaux IoT.
Il convient de bien différencier les objets connectés de l’Internet des Objets, ou IoT (Internet of Things).
Le concept d’objet connecté est le plus générique. Avec les objets connectés, l’essentiel des efforts de R&D est porté sur l’objet et son design : les concepteurs recherchent souvent la polyvalence, afin de toucher un public d’utilisateurs le plus large possible. De ce fait, les objets connectés présentent souvent un coût assez élevé.
Si l’IoT s’appuie sur des objets connectés, sa finalité est différente. En effet, l’IoT a pour objectif de répondre à des cas d’usage précis et bien délimités, en offrant un retour sur investissement rapide et facilement mesurable. Avec l’IoT, ce n’est pas l’objet qui compte, mais les services proposés autour : moins le dispositif connecté coûte cher, mieux c’est. Souvent, ces derniers sont d’ailleurs destinés à être déployés sur large échelle par les entreprises, la valeur étant démultipliée par la capacité à collecter des données à plusieurs endroits en parallèle.
En 2017, l’IDATE évaluait à 11,2 milliards le nombre d’objets connectés IoT dans le monde. Pour le Think Tank spécialisé dans le numérique, le parc total devrait s’élever à plus de 35 milliards d’unités d’ici 2030. En dehors des terminaux de type tablettes et smartphones, trois grands secteurs se partagent ce marché : l’énergie, l’automobile et enfin l’électronique grand public (Hi-Fi, bien-être, bricolage, électroménager…)
En dehors des smartphones, très largement adoptés, les objets connectés destinés au grand public ont encore du mal à trouver leur cible. Selon l’IDATE, « le niveau d’équipement reste relativement faible, quel que soit l’objet considéré, tous secteurs confondus. » Les raisons de ce succès mitigé sont multiples : objets trop chers, pas assez fiables, ou tout simplement qui ne répondent pas à un besoin clairement identifié.
Certaines applications, comme les voitures autonomes, suscitent tout de même un fort intérêt aussi bien chez les industriels du secteur que chez les usagers. Néanmoins, ces objets connectés très haut de gamme ne sont pas encore parvenus à maturité et cherchent encore leur marché.
Parmi les domaines pour lesquels le potentiel des objets connectés est le plus élevé, la santé trône en tête. La plupart des outils de mesure utilisés par les médecins peuvent par exemple être connectés : stéthoscopes, tensiomètres, machines pour réaliser des électrocardiogrammes, glucomètres pour mesurer la glycémie… Et le monde médical expérimente beaucoup d’autres usages.
Pour que les objets connectés deviennent véritablement partie intégrante de notre quotidien, il faudra cependant surmonter un certain nombre d’obstacles.
Parmi les principaux enjeux qui freinent le développement, le stockage de l’énergie figure en bonne place. En effet, les objets connectés sont souvent très consommateurs d’énergie. Quand ils ne peuvent pas être branchés directement sur le réseau électrique, ils ont donc besoin de batteries puissantes. Pour pallier ce frein, les projets d’IoT BtoB cherchent en général à minimiser la consommation électrique, afin de prolonger au maximum la durée de vie des batteries.
La sécurité des données, en particulier pour les applications sensibles, est un autre écueil de taille pour les objets connectés (voir, Les principaux risques de sécurité pesant sur l’IoT) . Le domaine médical est particulièrement concerné par cet enjeu. Dès lors qu’un dispositif connecté est capable d’interagir avec son environnement en recevant des commandes, il existe également des risques de prise de contrôle par des individus malveillants. Ces enjeux de sécurité sont bien moindres pour l’IoT destiné aux entreprises, car celui-ci se limite la plupart du temps à de la collecte de données. En outre, les données brutes prises isolément n’ont guère de sens : il faut une plateforme Web pour les traiter et en extraire de l’information utile (lire aussi : Quelle plateforme choisir pour son projet IoT).
Certaines applications se heurtent enfin à des défis à la fois technologiques et éthiques : la conception de systèmes de véhicules sans conducteurs fait appel par exemple à des algorithmes d’intelligence artificielle sophistiqués qui doivent corréler des milliers de données en temps réel et prendre des décisions complexes, pouvant avoir un impact sur la vie humaine (IoT, IA et Big Data : faire la part des choses).
À court-terme, la standardisation en cours au sein de l’écosystème devrait permettre d’améliorer l’interopérabilité entre les différents environnements, pour le bénéfice de tous les acteurs.
De par la multitude des cas d’usages possibles autour des objets connectés, le marché de l’IoT BtoB attire également de nouveaux acteurs. Dans la foulée des pionniers du LPWAN, comme les réseaux Sigfox ou LoRaWAN, les opérateurs des réseaux cellulaires ont ainsi entamé le déploiement de leurs propres réseaux IoT, basés sur des normes comme NB-IoT et LTE-M. A horizon plus lointain, ces derniers se préparent pour la mise en place de la 5G, un réseau destiné aux applications nécessitant un très haut débit.
Sur une échéance plus longue, les progrès réalisés en matière de miniaturisation des composants électroniques permettent d’envisager des nano-objets connectés, pour lesquels les chercheurs spécialisés parlent d’IoNT, ou Internet of Nano Things. Si ceux-ci ne soulèvent pas les mêmes réticences que les biopuces, ces objets connectés à l’échelle moléculaire pourraient trouver des applications nombreuses dans la santé, en étant implantés directement dans le corps humain.
D’autres usages possibles portent sur la surveillance environnementale ou l’agriculture de précision, en surveillant parcelle par parcelle différents paramètres comme l’ensoleillement, l’humidité ou la teneur en azote.
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